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Le patrimoine culturel algérien ; résultat de son histoire ?

Le patrimoine culturel algérien est des plus remarquables. On sait qu’il y avait des implantations humaines préhistoriques sur le territoire algérien, qui ont laissé des gisements et des sites archéologiques d’une grande richesse. La présence d’Homo habilis est attestée, dans la région de Sétif ou à AïnHanech et à Tabebala-Tachenghit, pour des vestiges datant de l’Acheuléen (plus de 400 000 ans) (Aumassip, 2001).


Les traces de la présence d’Homo sapiens ont été répertoriées dans le sud algérien et aussi sur le littoral, près de Mostaganem, à l’ouest d’Alger à Aïn-Tagouraït (ex-Bérard) ou encore près de la nécropole de Sainte Salsa, près de Tipaza. Les peuplements Néolithiques sont très importants et la néolithisation, avec l’essor de l’agriculture est arrivée en provenance du bassin initial que constitue le Proche-Orient mais aussi probablement à travers le Sahara.


Notons d’ailleurs que de splendides gravures et peintures rupestres ornent les parois de certains abris sous roche dans ce secteur du Sahara. A partir de ces peuplements issus d’une origine africaine, l’Algérie actuelle s’est progressivement agrégée de l’arrivée de population en provenance du pourtour méditerranéen et à commencer en provenance des rivages orientaux : égyptiens, phéniciens, grecs puis carthaginois etc. Ceux que les romains nommeront numides ou maures sont des méditerranéens issus de ces mélanges aboutissant aux peuplements berbères. C’est là que sont apparus des royaumes que vont conquérir successivement les carthaginois puis les romains. L’Algérie a été le lieu de développement des premières cités et civilisations méditerranéennes de l’Antiquité, notamment les Carthaginois puis évidemment les Romains. La littérature scientifique est, à ce sujet très riche, en particulier en provenance de l’université de Sassari (Gonzalez et al. 2008). Il faut évidemment évoquer quelques sites très célèbres et parmi les plus saisissants des vestiges de la période romaine :Tipaza, Timgad, Djemila, autant de sites qui témoignent de l’importance de l’intégration de l’espace actuel algérien à l’empire romain à qui il a donné de grands noms, dont des écrivains, des hommes politiques, dont un empereur et un des plus grands théologiens de la chrétienté romaine, Saint Augustin. La lente décomposition de l’empire romain et la péjoration des conditions climatiques, à partir du 4ème et du 5ème siècle de notre ère ont poussé de nombreuses peuplades venues de l’est de l’Europe à s’avancer vers les terres plus propices du pourtour méditerranéen. Le territoire de l’Algérie n’y échappe pas et ce sont les Vandales qui s’installent au 5ème siècle et Augustin en tant qu’évêque d’Hippone, l’actuelle Annaba meurt pendant le siège de sa ville en 430.


La domination de rois vandales est de courte durée puisque dès le 6ème siècle, c’est l’empire byzantin qui reprend pied en Afrique du nord, contribuant à restaurer les cités romaines. Mais les destructions vandales ont sensiblement vidé les plaines et les campagnes. Aux byzantins succèdent au 7ème siècle, les raids des conquérants convertis à l’Islam, avec quelques îlots de résistance chrétiens surtout réfugiés dans les montagnes, comme dans les Aurès. Le succès rapide de la conversion des populations locales aboutit à la fusion de l’espace algérien actuel dans un ensemble arabo-musulman que les invasions turques viennent rattacher à l’empire ottoman en favorisant l’éclosion d’un patrimoine bâti original sous la forme de riches palais, de mosquées, de forts etc.

La colonisation française s’installe à partir de 1830, accompagnée de l’irruption de l’industrialisation et de l’urbanisation. Des témoins de l’urbanisme haussmannien sont encore présents dans certaines villes. Mais la période coloniale s’est accompagnée de l’implantation de populations en provenance du pourtour méditerranéens, notamment des espagnols et des italiens qui ont fondé des villages dont le patrimoine original se voit encore dans certains villages de pêcheurs du littoral algérien.

Depuis l’indépendance, l’Algérie s’est dotée de monuments prestigieux qui contribuent aussi au patrimoine culturel.

Au total, si l’Algérie actuelle est le résultat d’une longue histoire, d’un melting-pot culturel, elle est aussi, au même titre que la plupart des autres pays du pourtour méditerranéen, un espace qui a été fortement et durablement marqué par les transformations qu’ont imprimé sur le milieu naturel les sociétés humaines. Le dispositif faunistique et floristique, fortement dégradé résulte en grande partie de cette longue histoire. Si l’Algérie réserve encore des joyaux inestimables d’un patrimoine naturel de très haute valeur, la volonté de préserver ce patrimoine s’est développée fort récemment.



by DIAF I, PECH P

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